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Regjistruar: 24/08/2003
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Historia e Shqiperise nga Jean-Claude Faveyrial

Shume te nderuar forumista, kisha shume deshire te ndaja me ju nje liber shume te çmueshem mbi historine e Shqiperise. Libri eshte shkruar nga viti 1884 ne 1889.Fatekeqesisht ky liber nuk u botua dot i teri nga zoti Jean-Claude Faveyrial. Ndoshta shume gjera do ishin shkruar ndryshe per shqiperine dhe shqipetaret ne qofte se ky liber do kishte pare driten e botimit.

Fale zotit, dhe me punen e palodhur te zotit Robert Elsie Olzheim u be e mundur dalja e kesaj vepre ne vitin 2001 . Nje mije falenderime Robert Elsie dhe lavdi vepres se Jean-Claude Faveyrial.

E di qe me publikimin ne forum po bej disa gabime :
1- Nuk kam marre lejen per botim te zotit Robert Elsie
2- Po publikoj dicka frengjisht ne nje nen-forum ne shqip

Ju kerkoj shume falje per kete gje, por kisha me te vertete deshire qe cdo shqipetar dhe dashamires te kishte mundesi ta lexonte.

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Mesazh i vjetër 14 Maj 2007 22:26
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Regjistruar: 24/08/2003
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Introduction

édition établie et présentée par Robert Elsie
Introduction

A cause de sa position géographique, l’Albanie, quoique souvent isolée, a toujours été un pays au carrefour des empires et des civilisations. Dans l’antiquité, elle se trouvait pendant des siècles à la frontière politique, militaire et culturelle entre l’Est et l’Ouest, d’abordentre l’empire romain et la civilisation grecque, et puis au Moyen Âge entre l’Italie catholique et le Bas-Empire orthodoxe. Plus tard encore, jusqu’à sa conquête définitive par les Turcs, elle se trouvait sur le front entre l’Europe chrétienne et l’Orientislamique. Finalement de nos jours, après trente ans d’indépendance comme état, elle assuma le rôle bizarre de petit coin staliniste ou plutôt surréaliste entre l’empire soviétique et l’ouest capitaliste et démocratique.
Au dix-huitième siècle, l’historien britannique Edward Gibbon (1737-1794) a parlé de l’Albanie comme d’un pays en vue d’Italie mais moins connue que l’intérieur de l’Amérique. Ceux qui diront que peu a changé depuis, sauf qu’on connaît un peu mieux l’Amérique, n’auront pas tout à fait tort. L’Albanie, terre et espace culturels européens depuis l’antiquité, reste toujours énigmatique et mal comprise comme elle l’était au dix-huitièmesiècle, du temps de Gibbon, et au dix-neuvième du temps de Jean-Claude Faveyrial, le premier savant à avoir écrit son histoire.
A propos de l’auteur
Jean-Claude Faveyrial naquit le 25 mars 1817 à Usson en Forez, village des montagnes de l’Auvergne à l’ouest de Saint Etienne. Son père s’appelait Pierre Faveyrial et sa mère Jeanne M. Bachelard. L’auteur fit ses études secondaires aux séminaires de Lyon et vint à Paris en 1843 à l’âge de vingt-six ans, où il fut admis dans la Congrégation de la Mission Lazariste le 11 mars. Le 1 juin 1844 il fut nommé sous-diacre et six mois plus tard, le 18 décembre, diacre. Ayant fait ses voeux le 13 mars 1845, il reçut le sacrement de la Congrégation et devint prêtre le 17 mai de cette année. Aussitôt, le 1 juin 1845, fut-il envoyé en tant que missionnaire à Santorin en Grèce comme premier placement, malgré le fait qu’il voulait aller en Chine. En juillet 1847 on le retrouve à Constantinople où la Congrégation entretenait une maison qui était d’une importance considérable pour les activités de l’église catholique dans l’empire Ottoman. C’est ici à la Maison Saint-Benoît que l’auteur passe les années décisives de sa vie et où se réveille chez lui un intérêt particulier pour les ethnies diverses de la Turquie en Europe, c’est-à-dire du sud des Balkans. En 1866 il fut envoyé à Salonique et puis en 1867 à Monastir (Bitola), ville qui se trouve aujourd’hui dans le sud-ouest de la République de Macédoine. A l’époque, Salonique et Monastir étaient des villes de population hybride et d’importants centres de commerce de l’empire Ottoman. La Turquie en Europe fut peuplée bien sûr non seulement de Turcs et de Grecs, mais aussi de Bulgares, peuple slave qu’on appelle aujourd’hui dans cette partie de la péninsule des Macédoniens, de Valaques ou Aroumains qui parlent une langue romaine liée au roumain de la Roumanie, et enfin d’Albanais avec leur langue particulière qui était rarement mise à l’écriture à l’époque. A l’exception d’un court séjour à Albi en 1878, Faveyrial semble avoir passé presqu’un demi-siècle dans le sud-est de l’Europe, principalement à Monastir et à Constantinople.
C’était entre 1858 et 1867 à la Maison Saint-Benoît aux rives du Bosphore que Faveyrial a commencé à rassembler une bibliothèque historique de livres rares concernant les Albanais, les Bulgares et les Valaques. Il était un érudit curieux d’anecdotes, qui interrogeait avec soin les voyageurs et les confrères de passage et ne cessait d’écrire tout ce qu’il avait entendu dire. Faveyrial scrutait l’histoire des peuples du sud de la péninsule balkanique et les aidait à préparer leur avenir. Il visitait l’Albanie en 1884 et, ensemble avec M. Apostol Margaritis (1832-1902), inspecteur général des écoles roumaines de l’Empire Ottoman, il fondait des écoles à Berat, Korça et Prizren.
De 1859 à 1861, Jean-Claude Faveyrial était, dit-on, l’âme du mouvement bulgare. Il devint aussi un grand ami des Valaques et, vers la fin de sa vie, des Albanais. De 1867 jusqu’à sa mort, il servait à Monastir comme professeur du lycée valaque où il donnait des cours de français et de philosophie. Avec Margaritis il fondait d’autres écoles (1880-1893) aussi, cependant sans recevoir d’appointements. Après une vie de travail intense, Jean-Claude Faveyrial mourut à Monastir le 26 novembre 1893.
Dans son Histoire de la Mission Lazariste de Monastir (1942),
Arthur Droulez nous donne des renseignements suivant sur le Père
Faveyrial:
“Le 20 septembre 1866, la Mission s’augmenta d’un missionnaire déjà célèbre par le rôle qu’il avait joué dans le mouvement bulgare. M. Faveyrial était un auvergnat. Le village où il vit le jour, en 1817, Usson dans la Loire, confine au Puy-de-Dôme, mais appartient au diocèse de Lyon. C’est aux séminaires de Lyon qu’il fit ses études secondaires et cléricales. Il fut admis dans la Congrégation en 1843. Il avait eu des velléités de se faire Jésuite. Il demanda d’aller en Chine ou en Amérique. Il fut envoyé en Orient. Il se mit à l’étude du grec qu’il n’avait pas voulu apprendre au Petit-Séminaire. Toute sa vie, M. Faveyrial passa pour un grand original. Au physique, ses traits étaient fortement accentués, sa barbe hirsute et son verbe haut avec un esprit critique et souvent caustique qui n’attirait guère. Sa faible santé le rendait taciturne et le calfeutrait frileusement dans sa chambre. Mais cette chambre en désordre révélait un artiste, ou plutôt un écrivain passionné d’histoire. Il y étudiait les langues les plus diverses, le turc, l’italien, le bulgare. Il y rassemblait les livres anciens et modernes concernant les peuples balkaniques. Il interrogeait les étrangers de passage et sa plume infatigable ne cessait d’écrire tout ce qu’il entendait dire. Il fut à Saint-Benoît l’assistant du bon M. Régnier et, par ses boutades, sans doutes, le bourreau de son supérieur. La question bulgare l’intéressa particulièrement et le journal “La Bulgarie,” dirigé par Tzankof, fut surtout son oeuvre. Mais la divergence de vues qu’il eut avec Mgr. Brunoni mécontenta celui-ce au point qu’il exigea l’éloignement du missionnaire. C’est dans ces conditions que, brisé et hargneux,
M. Faveyrial s’en vint à Monastir. Il pouvait concourir à l’oeuvre de la conversion des Bulgares, mais la Providence le destinait, semble-t-il, à s’occuper spécialement de Valaques et c’est pourquoi il se mit à l’étude de la langue et de l’histoire roumaines (p. 13-14). Néanmoins, M. Faveyrial marchait toujours. Il traitait la Question d’Orient au point de vue religieux. Il mettait la dernière main au Catéchisme Valaque, il achevait une Histoire d’Albanie. Il envoyait de nombreux rapports au Visiteurs, à Mgr Bonetti, au T. H. Père. Les Albanais étaient maintenant l’objet de ses préoccupations. Après les mouvements bulgares et valaques, surgissait une question albanaise analogue. ‘Les Albanais,’ écrivait-il, ‘forment une nation, une race forte et vaillante, qui demande son indépendance. Les Mirdites sont pour la France comme les Maronites du Liban. Bib-Doda, leur prince, m’a souvent répété cette parole. Je désire que la Congrégation s’intéresse aux Albanais comme aux Valaques, et ne les sépare pas’ (p. 53).”
A cette esquisse très brève des stations principales de la vie de
l’auteur, on peut ajouter quelques renseignements sur Faveyrial qui se
trouvent dans une lettre écrite à Monastir le 27 novembre 1893 par
M. Vincent Dupuy, prêtre de la mission, pour informer la Maison Mère à Paris de la mort du grand savant de la péninsule:
“Monsieur et très cher confrère. La grâce de Dieu soit avec nous pour jamais! Le 25 novembre à 11 h. 25 de la nuit, M. Faveyrial a succombé. C’est une pneumonie qui l’a emporté. Il s’est éteint doucement après avoir reçu les sacrements de pénitence et d’extrême onction. Il était très attaché aux Valaques et leur avait rendu de grands services. Ainsi le regrettent-t-ils sincèrement. Il était dévoué à cette oeuvre importante appelée ‘mouvement valaque.’ Vous savez que ce confrère professait chez les Valaques les quatre derniers cours les plus avancés pour le français, y compris le cours de philosophie. Vous savez encore que dans le collège valaque de Monastir, la langue française est très cultivée. A ce point de vue, l’oeuvre ne manque point d’intérêt, mais il me semble qu’on souhaite vivement le retour de ces gens à l’unité catholique. Je connais de vue quatre prêtres valaques qui, au dire de M. Faveyrial, sont catholiques et prononcent le nom du Pape Léon XIII dans leur liturgie, mais je ne puis vous dire si les fidèles de ces prêtres sont également catholiques. Mon confrère a emporté tous ses secrets dans la tombe. Jamais, jamais il ne m’a rien dit sur ces questions et voilà où nous en sommes. Vous voyez que la question est bien obscure, sauf que M. Lobry à Constantinople peut apprendre quelque chose parce que dans cette capitale se trouve
M. Apostol Margaritis, le chef civil de ce mouvement de schisme avec les Phanariotes. Notre M. Faveyrial a travaillé en Orient pendant un demi-siècle. Il a fait beaucoup de manuscrits. C’est un travail immense. J’ose demander par vous au T. H. Père d’envoyer un confrère très capable comme historien et théologien pour venir examiner ces ouvrages manuscrits. Ce serait plus simple que de les envoyer à Paris. Il me semble que la Congrégation pourra profiter beaucoup de ces choses-là. Ce confrère examinateur devrait rester ici un mois environ pour parcourir à son aise ces écrits et cette énorme correspondance de lettres d’affaires concernant les Bulgares, les Valaques et la foi catholique. Que ce confrère apporte avec lui une lampe ayant une quinzaine de centimètres de diamètres, car l’écriture de
M. Faveyrial est sui generis et fort difficile à lire... Souvenirs apportés processionnellement sur la dépouille mortelle de M. Faveyrial. Ce sont des couronnes de fleurs naturelles à chacune desquelles est attachée une bande noire de deux mètres de long. L’une est ainsi: ‘la famille Margaritis, regrets éternels,’ l’autre ‘au vénérable Père Faveyrial, les élèves du lycée roumain,’ l’autre ‘le corps de professeurs au P. Jean Faveyrial.’ Les ingénieurs français ont aussi donné leurs couronnes. Le Consul d’Autriche-Hongrie en a donné aussi une bien belle. Les catholiques de Monastir ont aussi donné une couronne et un beau drap mortuaire. Une foule immense est venue aux obsèques de notre défunt. Il y avait cinq consuls: autrichien, anglais, roumain, serbe et russe. Le consul grec était absent de cette cérémonie funèbre. Nous avons fort à nous plaindre de lui parce qu’au lieu de nous protéger, il nous a abandonnés, ce qui est cause que l’ambassade de France va nous envoyer pour consul un Français de France.
M. Faveyrial est du diocèse de Lyon. Il a encore pour tout parent une nièce mariée et ayant des enfants, je crois. Informez-vous et apprenez-lui que son oncle est mort d’une pneumonie sans souffrance apparente. Tout le jour de sa mort où nous l’avons laissé exposé dans la chapelle ardente, les gens disaient: mais il dort, ce bon père, il n’est pas mort.”

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Mesazh i vjetër 14 Maj 2007 22:29
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Regjistruar: 24/08/2003
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A propos du livre ‘Histoire de l’Albanie’

Jean-Claude Faveyrial semble avoir écrit beaucoup mais il laissa peu de travaux publiés. On peut signaler à ce propos quelques livres qu’il publia, surtout en langue bulgare, oeuvres maintenant très rares. Entr’eux se trouvent un Manuel de politesse en bulgare (Constantinople 1858), des Dialogues français-bulgares (Constantinople 1859) et un Grand catéchisme raisonné à l’usage des Bulgares Unis en bulgare (Constantinople 1862). Nous connaissons de sa plume aussi quelques articles sur la situation à Monastir, sur la question bulgare et la liturgie bulgare, et enfin une abondante correspondance.
Malheureusement, l’essentiel de son oeuvre considérable ne fut jamais publié. Parmi ses manuscrits importants se trouvent en premier lieu la présente Histoire de l’Albanie, mais aussi une Histoire valaque (1891), une Histoire de la presqu’île d’Illyrie (s.d.), et un Catéchisme valaque à l’usage des prêtres (1891).
C’était au début des années 1990 que l’auteur de ces lignes avait entendu pour la première fois des rumeurs d’une grande Histoire de l’Albanie. Le manuscrit, disait-on, se trouvait à Istanbul. Des recherches à la Süleymaniye et dans d’autres archives de la métropole turque n’ayant pas abouti, c’est plutôt le sort qui nous a dirigé au printemps de 1998 vers le collège Saint-Benoît à Karaköy, à quelques pas de la Corne d’Or. Le collège français d’Istanbul occupe maintenant les locaux de la maison de la Congrégation de la Mission Lazariste. Du manuscrit en question on ne savait rien au collège, surtout que le dossier ‘Albanie’ et la plupart des archives de la Congrégation avaient été rapatriés à Paris. Enfin, le 20 septembre 1999, Père Yves Danjou, responsable pour les archives de la Maison Mère de la Communauté des Missionnaires Lazaristes à Paris, nous signala sa découverte par hasard de l’oeuvre la plus importante de Faveyrial.
L’Histoire de l’Albanie de Jean-Claude Faveyrial fut écrite entre les années 1884 et 1889. Le manuscrit, qui comporte 483 pages, est l’oeuvre de plusieurs mains. On peut assumer alors que le Père Faveyrial l’a dicté à ses assistants à Monastir. Il contient aussi des corrections et des additions de la main de l’auteur. Malgré ces modifications, on a l’impression que l’auteur n’avait pas tout à fait terminé son grand travail et que, s’il avait eu l’occasion de publier son Histoire de l’Albanie, il aurait fait encore certains changements et maintes corrections. Peut-être aurait-il ajouté aussi quelques chapitres supplémentaires pour donner une vision plus complète de l’histoire de cette région.
Quoiqu’il en soit, Histoire de l’Albanie de Jean-Claude Faveyrial est une oeuvre de grande signification culturelle pour le peuple albanais. Elle est la première oeuvre à tracer l’histoire entière de l’Albanie, de l’antiquité jusqu’à la deuxième moitié du dix-neuvième siècle. Faveyrial, il faut le dire, n’avait pas une conception claire et précise des Albanais en tant que nation et peuple comme on les connaît aujourd’hui. Son histoire est plutôt celle de la région sud-est-européenne avec ses diverses populations, les Albanais bien sûr, mais aussi les Valaques du Pinde, les Grecs, les Turcs et les Slaves. Ainsi l’Histoire de l’Albanie est plutôt une histoire de toute la partie sud-ouest de la péninsule balkanique, y compris non seulement l’Albanie actuelle, mais aussi l’Epire, le Monténégro et la Macédoine entière. Le lecteur trouvera aussi des renseignements importants sur l’histoire de l’église catholique aux Balkans, y compris des détails intéressants sur l’histoire du patriarcat d’Ochride (13941767).
L’oeuvre de Faveyrial reflète les connaissances de l’histoire des Balkans que l’on avait à son époque et, avant tout, la façon de l’écrire. L’auteur paraît avoir utilisé toutes les grandes sources de l’histoire balkanique parues jusqu’à ses jours: Aravantinos, Boué, Cantù, Dézobry et Bachelet, Farlati, Hammer-Purgstall, Hécquard, Lavallée, Le Beau, Lequien, Poirson et Cayx, et bien sûr le grand Pouqueville. Il était au courant aussi des oeuvres de littérature albanaise, par exemple des auteurs classiques du dix-septièmesiècle commeBudi, Bardhi (Bianchi) et Bogdani.
Bien qu’elle ne corresponde complètement aux besoins du lecteur contemporain ou de l’étudiant de l’histoire balkanique ou ecclésiastique et bien qu’elle ne soit tout a fait fidèle dans les faits comme on les connaît aujourd’hui après un siècle de recherches supplémentaires, l’Histoire de l’Albanie de Jean-Claude Faveyrial est une oeuvre pleine d’information et comprend maints détails que l’on ne saura trouver ailleurs. Le lecteur remarquera dès le début que l’auteur écrit son histoire avec passion et enthousiasme, mais qu’il n’échappe pas aux valeurs et aux préjugés religieux etnationaux de son milieu et de son époque. Faveyrial était prêtre catholique qui travaillait au coeur d’une région orthodoxe de l’empire Ottoman. Les animosités évidentes qu’il nourrit, par exemple, contre l’Orthodoxie grecque, et - il faut le dire contre les Grecs en général, feront peut-être sourire le lecteur contemporain. Qu’on lui pardonne ces excès qui servent aussi à illustrer l’esprit de son époque.
Un monument d’historiographie balkanique
L’Histoire de l’Albanie de Jean-Claude Faveyrial est une oeuvre d’importance culturelle puisqu’elle constitue le premier livre jamais consacré entièrement à l’histoire de ce pays balkanique. En vue de la consolidation tardive des Albanais en tant que peuple et surtout de l’Albanie en tant qu’Etat, et peut-être aussi à cause de l’aspect énigmatique de l’histoire albanaise, les autres oeuvres du dix-neuvième siècle et même des premières décades du vingtième sont rares et plutôt fragmentaires.
A titre de comparaison, on peut signaler les suivantes. A peu près en même temps que le Père Faveyrial composait son Histoire de l’Albanie, apparut en Italie Le istorie albanesi (Les histoires albanaises, Salerne 1886), oeuvre en quatre tomes de Francesco Tajani. Toujours au dix-neuvième siècle, on rencontre aussi la première histoire de ce pays en langue albanaise, T’nno8unat e Scƒypniis prei gni Gheghet ƒi don vênnin e vet (Les événements d’Albanie d’un Guègue qui aime sa patrie, Alexandrie 1898) de l’Albanais Stefë Zurani (1865-1941). Au début du vingtième siècle on peut signaler la publication de Historia é Shcypniis ch’ me fillése e déri me kohe ku ra ne dore te Turkut (Histoire de l’Albanie depuis le début jusqu’au temps où elle tomba aux mains des Turcs, Bruxelles 1902), oeuvre de 416 pages écrite par le premier grand prosateur de la littérature albanaise, Ndoc Nikaj (1864-1951).
Pendant la première guerre mondiale, l’Albanie, Etat indépendant depuis 1912 mais limitrophe à l’empire autrichien, a retenu pour la première fois l’intérêt des historiens sérieux du monde germanophone. Parmi les principales oeuvres de l’époque se trouvent: Geschichte von Montenegro und Albanien (Histoire du Monténégro et de l’Albanie, Gotha 1914) de Spiridion Gopcevic et Geschichte Albaniens (Histoire de l’Albanie, Leipzig 1914) de Karl Roth. Peu après paraît en français: Brève histoire de l’Albanie et du peuple albanais (Bucarest 1919) du grand historien roumain Nicolae Iorga (1871-1940), livre modeste de 68 pages.
Les archives de la Congrégation des Mission Lazariste à Paris contiennent aussi d’autres documents d’importance pour l’histoire de l’Albanie et pour l’histoire de l’église catholique chez les Albanais à la fin du dix-neuvième siècle. Il s’agit entre autres de documents et de la correspondance écrits par des personnages de l’époque, quelques uns connus toujours, d’autres oubliés maintenant. Entre eux on peut noter des noms comme le prince Prenk Bib Doda Pacha (mort en 1920), Davidika Bib Doda, Margela Bib Doda, Mgr. Dario Bucciarelli (1827-1878), Mgr. Fulgence Czarev, Primo Dochi (1846-1917), Jean-Pierre Karadaku, François-Xavier Lobry, André Logorezzi, Simon Lumesi, Antonio Bittucci, Michel Tarabulusi et Georges Tchako.
La plupart des documents de ces archives, qui au début se trouvaient au collège Saint-Benoît à Istanbul, ont été rapatriés à Paris maintenant, mais on n’a malheureusement plus d’inventaire exact puisque le lycée d’Istanbul fut occupé par l’armée turque en 1914 et certains documents ont alors disparu. Quant à la grande bibliothèque de livres que le Père Faveyrial avait rassemblée, y compris sans doute beaucoup de ses propres manuscrits, elle semble avoir été détruite pendant l’incendie au centre de la Mission à Monastir en février 1909.
En publiant ce livre avec plus d’un siècle de retard, il me reste uniquement à remercier la Congrégation de la Mission Lazariste à Paris, et en particulier les Pères Yves Danjou et Paul Henzmann, pour leur assistance et leur générosité, et à espérer que le grand travail de Jean-Claude Faveyrial, retrouvé enfin après plus d’un siècle de disparition, sera lu et apprécié par le lecteur du vingt-et-unième siècle.
Introduction
Robert Elsie Olzheim (Eifel), Allemagne 2001

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Mesazh i vjetër 14 Maj 2007 22:31
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Mesazhe: 371

Préface

Bien longtemps avant que la Providence nous jeta sur les bords de l’Albanie, nous avions vu des Albanais, et nous nous étions dit: voilà de vraiment beaux hommes. La bonne idée que nous en avions conçue se fortifia ensuite dans les rapports que nous eûmes avec Bib Doda, prince des Mirdites.
C’est alors que nous vint la pensée d’étudier, aux clartés de l’histoire, un peuple qui présentait de si beaux types, offrait tant de grandeur, inspirait tant d’estime.
Malheureusement personne, du moins à notre connaissance, n’a écrit son histoire. Force nous a donc été de noter patiemment nousmêmes les faits relatifs à l’Albanie que nous trouverions épars dans les historiens et les documents étrangers.
Qu’est-il résulté de ce long et pénible travail? La série incomplète sans doute, mais série enfin de faits, les uns civils, les autres religieux, que nous pouvons mettre aujourd’hui sous les yeux du lecteur.
Peut-être encore ces faits n’eussent-ils pas été classés dans un certain ordre chronologique sans un voyage que nous fîmes à Gortcha (le Gurudje des Turcs) en 1884, et au retour duquel nous éprouvâmes le besoin de faire profiter aux autres des matériaux que nous avions péniblement recueillis.
C’est un fait, que depuis l’occupation romaine l’Albanie ne s’est jamais politiquement appartenu. Dès lors, pour faire son histoire, on ne pouvait compter sur les évolutions politiques de sa vie nationale.
Mais, à défaut d’événements politiques, on pouvait, ce semble, compter sur les manifestations de sa vie religieuse. Aussi bien le pays avait-il été christianisé de bonne heure, et le primat d’Illyrie avait-il cherché un asile au milieu des montagnes albanaises, après la destruction de Justinianée par les Avares.
Le malheur a voulu que nous eussions compté sans les Gréco-Byzantins, et sans leur vandalisme. Oui, c’est à leur vandalisme que nous devons la destruction des monuments qui nous eussent initiés, non pas seulement à la vie religieuse du peuple albanais, mais encore de toute la presqu’île illyrienne: Ochride-Justinianée ayant été sa métropole de 535 à 1767.
Pour l’historien, la destruction des archives d’une métropole aussi importante et aussi vaste que la Métropole de Ochride-Justinianée est une perte qu’on ne saurait trop regretter, car outre l’immense intérêt qui s’y rattache, beaucoup de faits religieux auraient servi de jalons à des faits civils.
Et toutefois qu’est-ce que ces pertes matérielles comparées au mal que l’esprit byzantin a fait, sans distinction de groupe, à tous les peuples d’Illyrie. La conquête romaine n’avait pas seulement brisé les barrières politiques qui s’élevaient entre eux, elle les avait aussi disposés à une de ces unités politiques comme il s’en est formé ailleurs: en France, en Italie, en Espagne...
Mais que fit Byzance? Elle accourut pour convertir aux hérésies grecques ceux que les apôtres avaient convertis au Christianisme, et pour transformer en Hellènes ceux que Rome avait transformés en Romains. Et à quel moment est arrivée cette intempestive ingérence? Juste au moment où se faisait, en Illyrie, le travail d’assimilation morale que Rome et le Christianisme avaient si laborieusement préparée.
Ce travail une fois interrompu, cette première amalgamation dissoute, on revint naturellement à l’individualisme national d’où Rome et le Christianisme avaient tiré le pays. Et chose vraiment déplorable, au lieu d’être unis, tous ces peuples aujourd’hui se jalousent, se détruisent, se méprisent l’un l’autre.
Bien plus, ailleurs aussi des immigrations ont eu lieu, mais les immigrés ont été convertis par les indigènes. Au lieu que, grâce à l’esprit byzantin, l’arrivée de nouveaux habitants n’a fait que multiplier les antipathies, accroître le désordre, creuser un abîme.
Il n’est pas inutile de remarquer aussi que l’enjeu des querelles théologiques, violentes et séculaires, entre Rome et Byzance, a été l’Illyrie. C’est à Byzance, rarement ailleurs, qu’avaient lieu les disputes théologiques, mais c’est pour la possession de l’Illyrie et d’Ochride, sa métropole, qu’on s’est à peu près toujours disputé.
Or le premier soin de Byzance, restée maîtresse d’Ochride, a été non pas de laisser les Illyriens former un état à part, comme il s’en est formé ailleurs. mais de byzantiniser ceux que Rome avait romanisés, et d’y substituer l’idiome grec, d’abord au latin, puis aux idiomes indigènes, qui fussent devenus patois à mesure qu’une langue officielle acceptée de tous aurait prévalu.
Et maintenant quel sera l’avenir de ces races infortunées et de ces malheureux pays? Nous l’ignorons. Seulement une chose paraît certaine. C’est que le moment de former un grand état est à jamais perdu. Ajoutez que plus les Grecs s’imposeront des sacrifices pour gagner tantôt l’un, tantôt l’autre, et plus ils se rendront odieux.
Pour ce qui concerne l’intérêt actuel qui s’attache à la connaissance non seulement de l’Albanie, mais encore de toute la presqu’île illyrienne, nous le voyons d’autant plus considérable que l’Europe industrieuse et civilisée y fait aujourd’hui ce que la même Europe barbare et vagabonde y a fait jadis.
Les rôles sont donc maintenant renversés. Mais quel malheur pour le pays! Or c’est à Byzance que les Illyrico-Romains: Albanais, Valaques et autres doivent attribuer tout ensemble et leur fractionnement social et leur effondrement politique.
Quant aux faits historiques enregistrés par nous, facilement on verra que plus nombreux à certaines époques, ils sont vraiment trop rare en d’autres. Mais la faute en est à l’absence de documents, non pas à nous. Tout ce que nous pouvions faire, c’est de fouiller nous-mêmes dans le plus d’histoires possible, lassant à des plus heureux le soin de compléter notre ébauche.
On s’étonnera peut-être aussi qu’au lieu de nous borner à ce qu’on appelle maintenant Albanie, nous y avons compris l’histoire des Macédoniens. La raison en est que, d’après Strabon, Macédoniens et Albanais d’Epire formaient un même peuple. Effectivement Strabon de Sinope qu’on sait avoir visité ces pays, dit: “qu’Albanais et Macédoniens parlaient une même langue, donnaient la même forme à leurs habits, se coupaient les cheveux de la même manière et qu’ils avaient d’autres chose communes, au point que plusieurs étendent la Macédoine jusqu’à Corcyre (Corfou)...” Aujourd’hui les Grecs se disent de même race que les Macédoniens. Le président des ministres du roi Georges en est venu jusqu’à prétendre que: “la Grèce se rattache à la Macédoine par la communauté de race et de traditions historiques” (circulaire du 10 octobre 1885).
M. Deliyanni n’a donc pas vu Démosthène qualifier les Macédoniens de barbares, et Philippe III de roi des barbares? Tant il est vrai qu’aux yeux des anciens Grecs, les Macédoniens étaient pour eux d’une race étrangère.
Quant aux Bulgaro-Slaves, nous avons dû en faire mention plusieurs fois, et cela pour rappeler d’abord les circonstances où ils ont remplacé en Macédoine et en Mésie la race albano-roumaine, ensuite la protection dont ils avaient couverte soit la Métropole illyrienne, soit les peuples relevant d’elle. L’origine gallo-celtique de l’empire Ottoman dont l’Albanie forme aujourd’hui trois grande provinces ou ‘vilayet,’ aurait exigé de plus longs détails. Mais ici, nous n’avons pu que résumer une longue dissertation faite auparavant et que peut-être nous imprimerons ailleurs.
Le jugement que nous avons porté sur les Serbes et en particulier sur le fameux Douchan, paraîtra sévère. Mais nous avons dû juger ce prétendu grand homme non pas d’après les contes serbes, mais d’après les actes, d’après son ‘zacon,’ d’après son hôte Cantacuzène, enfin d’après les rapports des légats qu’il faisait venir de Rome et qu’il renvoyait ensuite malhonnêtement
Des savants ont prétendu qu’un tiers des radicaux albanais était latin, un tiers grec et un tiers illyrien. Mais au lieu de faire emprunter par les Albanais des mots aux langues latines et grecques, ne vaudrait-il pas mieux les faire emprunter par les Latins et les Grecs à la langue pélasgique qui passe incontestablement pour la première langue importée en Italie et en Grèce, et dont l’albanais passe ordinairement pour le seul idiome conservé jusqu’à nos jours.
Admettons que l’albanais soit pauvre, c’est-à-dire qu’il n’a pas été cultivé. Mais ôtez à la plus cultivée des langues les mots scientifiques empruntés à d’autres, à quoi se réduira-t-elle? La question revient donc à ceci: les Albanais ont-ils, oui ou non, les mots dont jusqu’ici ils ont eu besoin et leur idiome se prête-t-il, oui ou non, à la formation des mots nécessaires à la culture des sciences en Albanie?
L’honorable M. Dozon, ex-consul de France à Janina, dont le témoignage doit faire autorité, et qui, par son recueil de chants, sa grammaire et son vocabulaire, a certainement bien mérité de l’Albanie, affirme que: “sous le rapport phonétique le Schkipe est d’une abondance et d’une variété qui dépassent de beaucoup la langue d’Aristophane.” Combien le clergé grec n’est-il pas coupable d’avoir empêché et d’empêcher encore aujourd’hui la culture de ce bel idiome!
Les Grecs nous vantent leur littérature à commencer par Homère. Mais Homère lui-même de quelles écoles grecques est-il sorti? A quelles écoles s’est-il formé? Antérieurement aux écoles grecques, il y a donc eu des écoles pélasgiques, et une littérature grandiose et parfaite qui a servi de base à la littérature grecque, comme les édifices cyclopéens ont servi de base aux édifices éphémères construits par les anciens Grecs.
Quelle que soit la valeur de la littérature grecque, la postérité blâmera certainement et tous Albanais qui la cultive au mépris de la sienne, et tout riche Albanais qui fonde des écoles aux Grecs, au lieux d’en fonder à ses propres concitoyens.
A l’inauguration du Zappion (21 juillet 1885), le jeune Jappa a parlé “des sentiments vraiment humanitaires” du fondateur, son oncle. Mais combien loin n’y a-t-il pas des sentiments humanitaires à des sentiments patriotiques. Dès lors qu’a fait Jappa de Lébovo (Premetti)? Il a simplement donné un scandale de plus, Sans doutes que les Grecs y ont applaudi. Mais les vrais Albanais ont’ils pu n’en pas gémir?
Malheureusement, Jappa n’est pas le seul. Le fameux Zographos Christaki en avait donné bien d’autres. Chose étonnante, eux et d’autres croient s’honorer, et ils se couvrent d’une honte d’autant plus hideuse que l’Albanie est le plus arrière des pays d’Europe en fait d’éducation; et peut-être le seul au monde des peuples non barbares qui n’ait pas sa littérature nationale.
Presque aussi nombreux que les Albanais, mais plus dispersés qu’eux, les Romano-Valaques dont en plusieurs chapitres nous avons parlé, n’ont que tout dernièrement commencé de s’instruire en leur propre langue. Au temps de Rome, ils cultivaient le latin dont le Volsque (Valaque) était le dialecte vulgaire. Maintenant c’est par le Valaque ou Volsque, leur idiome de famille, qu’ils veulent commencer leur éducation domestique. Qui peut ne pas les en féliciter? Et ne pas désirer voir les Albanais, imitant leur exemple, faire revivre le bel idiome des Pélasges.
Mêlés en Albanie, en Macédoine et ailleurs depuis l’époque romaine, Valaques et Albanais s’étendirent plus tard en Grèce d’où les Grecs s’étaient enfuis. Et à proprement parler, ce sont eux qui rependaient leur sang au moment où l’Europe intervint et fit ce petit royaume où tout aussitôt les Gréco-Phanariotes accoururent de partout, comme ils étaient accourus de partout lorsque Constantin fonda Byzance.
Cependant Valaques et Albanais ont enfin compris la mystification dont ils ont été victimes, et ils savent comment les Grecs s’approprient le travail des autres. Jadis à Constantinople, pour se donner du ton, les grécisants prirent le nom de Romain, comme les hellénisants prennent aujourd’hui le nom d’Hellène. Mais une telle ruse a fait son temps. Elle est forcée à jour, et les Sylloghues hellénisateurs auront tôt ou tard travaillé pour d’autres que pour les Grecs.
Sans doute qu’au temps de Rome, Valaques et Albanais parlaient comme aujourd’hui leurs idiomes particuliers au foyer domestique. Mais pour les relations générales, ils avaient besoin du latin qu’ils apprenaient dans les écoles publiques.
Qu’ils parlent donc en famille leurs propres idiomes et les cultivent dans les institutions communales. Leur sentiments patriotiques n’en seront que plus forts et plus vivaces. Mais, eux-mêmes, nous ont dit souvent que pour le commerce et d’autres relations, ils ont besoin d’une langue plus étendue que le grec, une langue qui les mette en rapport avec le reste du monde.
Jean-Claude Faveyrial 1884-1889

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Histoire de l’Albanie---- Chapitre 1

Origine des Albanais - les Pélasges, leurs établissements primitifs - leurs constructions
Il est généralement admis que les Albanais appartiennent à la race pélasgique, dit l’historien Cantù (tome 1, pag. 544). Les Pélasges étaient très anciens pour les Grecs, les plus anciens qui en faisaient une race fabuleuse comme les Titans et les Cyclopes. Mais leur histoire ne nous a été transmise que par leurs conquérants, trop barbares eux-mêmes pour nous fournir des renseignements précis.
Aussi nous apparaissent-ils dans les traditions classiques comme un fond obscur qui s’évanouit aux regards.
Il n’est donc pas étonnant que les auteurs grecs nous les dépeignent comme des barbares. “Mais,” répond Cantù, “les faits prouvent que les Pélasges apportèrent en Grèce, non quelques arts seulement mais un système entier de croyance, d’arts et de lettres. Ce fut une race aussi bienfaisante qu’infortunée. Leur langue plus voisine du latin que du grec se conserva dans le dialecte éolien et dans l’épirote que les Hellènes qualifiaient de barbares.”
Vers l’an 1900 avant J. C., les Pélasges occupaient tout le pays de lOrno au Bosphore. Partout ils élevèrent beaucoup de forteresses, sous le nom de Larisse en Thessalie et en Grèce, de Tursis en Italie. Leurs principaux sanctuaires furent Dodone en Epire, Les Cabirs en Samothrace, Eleusis en Attique.
Même sous le voile de fables, ajoute Cantù (tome 1, pag. 548) percent les bienfaits qu’ils apportèrent avec eux. C’était sur les flancs du Pinde, de l’Olympe, de l’Hélicon, résidence des Pélasges, que les Grecs faisaient naître la religion, la philosophie, la musique, la poésie. Sur les rives du Pénée, Apollon fait paître les troupeaux. Orphée apprivoise les bêtes féroces. En Béotie, Amphion élève des villes au son de sa lyre, c’est-à-dire qu’il employa les beaux arts à étendre la civilisation.
Les royaumes d’Argos et de Sicyone, les plus anciens de la Grèce, furent fondés par les Pélasges. Les dynasties de Thèbes, de Thessalie, d’Arcadie, de Tirynthe, de Mycènes, de Lycosure, la plus antique cité de la Grèce, sont pélasges elles aussi. Viennent les Hellènes. Non contents d’avoir vaincus les Pélasges, ils cherchent encore à les diffamer. Guerriers, ils jettent le mépris sur cette race agricole et industrieuse, ils les chassent même de la Thessalie qu’ils cultivaient depuis deux siècles et demi. Que devient alors ce peuple malheureux? Les uns se retirent en Arcadie, en Crète, en Epire, en Italie, en Sicile. Mais tous ne peuvent pas fuir. Ce qui en reste est réduit en servitude.
De là vient que bientôt on compte, en chaque état de la Grèce, dix fois plus d’esclaves que de citoyens. Il y en avait 350,000 en Attique, 450,000 à Corinthe, 460,000 à Egine, et selon Athénée l’Arcadie en contenait 300,000. A eux tous, poursuit Cantù, les états de la Grèce en réunissaient 20,000,000 (Cantù tome 2, pag. 186).
Quelques philologues prétendent que les Pélasques parlaient grec. Mais l’idiome albanais qui existe encore et qui, plus ou moins pur, est incontestablement un idiome pélasgique, prouve à lui seul, combien le pélasge différait du grec. Du reste, Hérodote qui se pose cette même question à une époque où plusieurs noyaux de Pélasges existaient encore, affirme qu’ils parlaient une langue barbare, et il ajoute qu’en devenant Hellènes, les Athéniens eux-mêmes changèrent de langage (Hérod.,
liv. 1, ch. 57 et 58).
Finalement nous apprenons de Justin que les Macédoniens étaient de race pélasgique. Par Quinte-Curce et Plutarque nous voyons aussi qu’entre le grec et le macédonien il existait une différence telle que, comprenant une de ces langues, on ne comprenait pas l’autre. Et enfin, Strabon nous apprend qu’à l’idiome, aux habitudes, à l’habillement et à beaucoup d’autres choses on voyait que les Macédoniens et les Epirotes étaient un même peuple. Strabon dit encore que de son temps beaucoup donnaient encore à l’Epire le nom de Pélasgie.
Il n’est donc pas un moment douteux que les Albanais soient Pélasges, et que leur idiome soit encore le mieux conservé des idiomes pélasgiques. Qu’avaient fait les Pélasges en Grèce pour y avoir été traités comme on voit par les Grecs?
C’est ce que nous ignorons. Des auteurs pensent néanmoins que l’abondance et l’aisance auraient fini par les corrompre.
Dieu aurait alors suscité les Grecs, peuple d’autant plus barbare et rapace qu’ils étaient plus pauvres et plus avides des richesses laborieusement acquises par les Pélasges en défrichant un pays vierge.
Sans doute que les Pélasges résistèrent. Il y aurait donc eu entre les Pélasges et Grecs une lutte aussi effroyable que longue. Dépouillés finalement de tout, les premiers furent ou faits esclaves (hilotesis) et réduits à cultiver leurs propres champs pour le compte des usurpateurs, ou montés sur des esquifs, ils allèrent chercher un asile ailleurs, ou bien semblables à des aigles, ils se réfugièrent sur les hautes montagnes.
Par là s’explique l’établissement des Pélasges en Albanie et sur les crêtes du Pinde. C’est par ce qu’ils y auraient été inattaquables qu’eux-mêmes auraient pris ou que d’autres leur auraient donné le nom de Schkipetars.
Quant aux monuments cyclopéens, il n’est pas douteux que tous soient l’oeuvre des Pélasges. Leurs énormes pierres sont toutes taillées en polyèdres irréguliers. Aucun ciment ne les rattache l’une avec l’autre. Ces murs se soutiennent par leur propre masse et par la perfection avec laquelle tous les joints sont raccordés les uns avec les autres.
C’est sur les monuments cyclopéens que les Grecs, les Romains et d’autres ont assis plus tard leurs propres constructions. On les trouve nombreux, non pas seulement en Grèce, en Thessalie, en Epire, en Italie, en Sardaigne et en Sicile, mais encore dans l’Asie Mineure, l’Espagne, la France méridionale, la Macédoine et la Thrace.
“Dans aucune contrée de la Grèce autant qu’en Epire on ne trouve des traces de la domination et de la civilisation des Pélasges. Quarante-cinq villes offrent des restes de constructions pélasgiques. Dans la plupart, cette construction est sans mélanges; dans quelques unes seulement la bâtisse hellénique est d’une époque postérieure. Parmi ces villes on cite: Dodone, Ephyre, Ambrasie, Elatée, Pandosia, Buchete etc.” (Précis d’Histoire Ancienne par Poirson et Cayx, pag. 195).
Dans leur dictionnaire d’histoire, Dézobry et Bachelet disent: “Tout atteste dans la Thessalie, le séjour des Pélasges, les cimes du versant oriental du Pinde sont couronnées de leurs enceintes massives, et la plaine du Pénée qu’ils semblent avoir les premiers cultivée, est appelée par Homère Argos pélasgique. Larisse occupe le centre de ce riche bassin où l’on rencontre encore les débris de canaux, de chaussées et de digues antérieures aux Hellènes. Le canton le plus central et le plus fécond du pays a porté le nom de Pélasgiotide” (art. Pélasges).

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Chapitre 2

Tribus primitives de la basse et de la haute Albanie
“Les Ibères,” observe Desdevises, “les Illyriens, les Mèdes, les Albaniens, les Parthes, les Vénètes sont des tribus de même origine. On les trouve à la fois en Europe et en Asie et ils s’établissent de préférence dans les pays montueux. Leur opiniâtreté à s’y maintenir se révèle partout dans le monde ancien” (Macédoine ancienne, pag. 18).
D’après les conjectures du même auteur, les Illyriens auraient passé en Europe divisés en trois corps. C’est au troisième que se rattacheraient les Labéates, les Enchéliens, les Dassarètes, les Parthéniens, les Lyncestes et autres peuples occidentaux de la région macédonienne. Illyriens et Pélasges seraient homogènes, c’est-à-dire proches parents, mais il y aurait entre eux cette différence que les premiers seraient venus par le Danube et les seconds par l’archipel, de là leur nom des Pélasges.
Ne pourrait-on pas dire aussi que les Pélasges formaient comme une avant-garde , que les pays où ils se fixèrent étant plus fertiles, ils les cultivèrent avec une espèce de fureur qu’ils s’y corrompirent par un excès de bien-être?
Les sanctuaires pélasgiques: Samothrace, Eleusis, Dodone passent en effet pour avoir été des centres d’immoralité.
Quoiqu’il en soit de l’origine commune des Illyriens et des Pélasges, c’est autour de Ragusa que les Enchéliens se seraient établis. La Ragusa vecchia ayant été construite sur l’emplacement d’Enchélie.
Les Rhizonites (golfe de Cattaro) et les Agravonites monténégrins compris avec les Enchéliens dans la division d’Anicius
(168) auraient habité plus au sud:des bouches de Cattaro à l’embouchure de la Boyana, et de l’Adriatique au Dormitor.
Plus à l’intérieur, de l’Herzégovine à Prisrend, nous remarquons les Autariates que Rome éloigna de la mer et força de cultiver la terre. Viennent ensuite du nord au sud les Ardyéens et les Scordisques (Gaulois d’origine).
Au sud des Rhizonites, on trouve d’abord les Colciniates (Dulcigno) et les Labeates; ceux-ci à l’est, ceux-là à l’ouest du lac de Scodra (Scutari). Ensuite les Taulantiniens, les Parthéniens et les Albans ou Skirtons (Schkipetars) de Ptolémée que Pline divise en douze tribus, et au sujet desquels, Pouqueville a fait l’observation que voici:
“Etrangers, aux partages, et aux distributions de pays que se font les conquérants macédoniens et autres, du haut de leurs montagnes, ils assistent à la chute des empires et, sous quelque nom qu’on les désigne, ils semblent défier les maîtres éphémères du monde qui peuvent à leur gré tracer des frontières et envahir des provinces, mais auxquels l’irrésistible puissance de Dieu ne permet pas plus d’effacer le type de nations que d’aplanir les montagnes et détourner le cours des fleuves” (Pouqueville, tome 3, pag. 194).
Descendons plus au sud. Ici des monts Acrocérauniens au golfe Ambracique nous trouvons les diverses tribus épirotes. Théopompe en compte 14, mais les trois principales semblent avoir été la Chaonie au nord, dans l’Acrocéraune, la Thesprotie au sud avec de Caco-Souli au centre, et la Molosside au pied des montagnes.
L’Albanie n’étant séparée de l’Italie que par l’étroit goulot de la mer Adriatique, on ne doit ici rien laisser d’inaperçu. Alors surtout que le voisinage d’un côté et de l’autre une communauté d’origine donneront lieu à des faits politiques.
Or nous trouvons par exemple le nom de Chone semblable à celui de Chaone, la rivière Achérontia semblable à celui du fleuve Achéron, et puis une vieille tradition fait amener en Italie de nombreux Illyriens par Peucétius, Daunus et Japyx. En faut-il davantage pour nous faire rattacher “aux Pélasges d’Italie, cette race illyrienne que Strabon nous représente comme mêlée à la population pélasgique d’Epire” (Dézobry, art. Pélasges).
Enfin Polybe nous apprend (liv. 2, ch. 2) que: “les Illyriens étaient ennemis de toute la Grèce,” preuve nouvelle que les Illyriens étaient de même race que les Epirotes et qu’ils tenaient pour fait à euxmêmes ce que les Grecs avaient fait aux Pélasges.

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Mesazh i vjetër 14 Maj 2007 22:37
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Chapitre 3

Rapports anciens de la Grèce avec l’Albanie
Les Grecs prétendent que “les Albanais sont les plus grecs des peuples grecs.” L’histoire ne ratifie pas cette prétentieuse assertion. Effectivement l’Albanie ne fut jamais ni soumise aux Grecs ni occupée par eux. De la part des Grecs tout se borne à deux comptoirs établis par Corinthe: celui d’Amphilocie dans le golfe de Preveza en Epire et celui d’Epidamne ou Dyrrachium (Durazzo) chez les Taulantiniens dans la haute Albanie.
Maltraités par les riches, les colons pauvres d’Epidamne se révoltent contre eux et s’emparent de leurs comptoirs (432 avant J. C.). Les riches recourent alors aux Albanais, c’est-à-dire aux Illyriens barbares pour nous servir des mots de Thucydide (liv. 2, ch. 24-25). Pressés ensuite de toute part, les rebelles ont recours à Corfou. Corfou ne les secourant pas, ils ont recours à Corinthe, leur métropole. Alors Corinthe envoie une flotte, et la guerre éclate tout aussitôt entre elle et Corfou.
Athènes aurait dû ne pas s’en mêler. Elle s’en mêla cependant. Sparte s’en mêla aussi, et la guerre du Péloponnèse eut lieu, guerre barbare où de part et d’autre les prisonniers étaient mis à morts (Thucydide, liv. 1, ch. 67) et où les Grecs s’avilirent, a dit Rolin (tome 3, pag. 14).
On sait comment elle finit. Athènes perdit sa flotte à Aegos Potamos en 405. L’année suivante elle fut prise, ses murailles furent détruites, sa marine fut réduite à douze galères et son gouvernement républicain confie à trente étrangers, à trente tyrans comme on disait ensuite.
Pour ce qui est d’Amphilocie, nous apprenons de Thucydide
(liv. 3, ch. 68) que ce pays était barbare, que les habitants d’Argos, capitale du pays, n’avaient appris le grec que des Ambraciotes, et qu’ensuite les Ambraciotes réduisirent les Argiens en servitude.
Plus tard, les Argiens se révoltent et unis aux Acarnanes ou Léléges (autre tribu pélasgique), ils recourent à Athènes qui leur envoie cent vaisseaux. C’est avec ce secours qu’Argiens et Acarnanes réoccupent Argos en commun, et en chassent les Ambraciotes de Corinthe.
Thucydide laisse entendre ici que les Acarnanes furent à la guerre de Troie. Mais d’après Strabon (liv. 10, ch. 2, pag. 26), l’historien Ephore affirme le contraire; et maintenant seraient-ils venus au secours des Argiens s’ils n’avaient pas été Pélasges.
Eux-mêmes pour engager Rome à les secourir contre les Etoliens diront un jour “qu’ils n’avaient pas jadis envoyé des secours aux Grecs contre les Troyens à qui Rome doit son origine” (Just. liv. 28, ch. 1). Enfin même aujourd’hui l’Acarnanie est peuplée de Schkipetars et à Missolonghis on parle généralement albanais.

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Chapitre 4

Dynastie macédonienne
“Le royaume de Macédoine,” disent Poirson et Cayx (Précis d’Histoire Ancienne, pag. 331), “dût son origine à une colonie de Pélasges chassés d’Histiocotide par les Cadméens vers 1302 avant J. C.
Ils s’établirent dans le Pinde sous le nom de Macédones et s’étendirent jusqu’en Emathie.” Chassées, elles aussi par les Grecs, les unes de la Thessalie, les autres de la Phocie, d’autres enfin du Péloponnèse, quinze autres tribus vinrent se ranger autour de la première. Mais elles paraissent avoir d’abord vécu indépendantes et n’avoir formé un royaume gouverné par Caranus que 796 ans avant J. C.
Il dût en être du nouveau royaume comme de tous les autres. Son étendue ne fut pas toujours la même.
Eschyle dans ses Suppliantes parle du pays de Pélasges comme ayant pour frontières le Strymon et l’Argos, ce qui indique d’après Niebuhr que le poète grec comprenait aussi la Macédoine dans le pays appelé Pélasges.
Aux yeux des Grecs eux-mêmes, les Macédoniens n’étaient pas grecs. Souvent Démosthène les qualifie de barbares, c’est-à-dire d’étrangers, et bien avant lui Homère nous les montre volant au secours de Troie assiégée par les Grecs.
A son tour, Justin nous assure que les Macédoniens étaient Pélasges et Strabon dit qu’ils portaient le même habit, parlaient le même langage, avaient les mêmes usages que les Epirotes.
Enfin nous voyons par la conspiration militaire où furent impliqués des généraux et des officiers macédoniens, Parménion, Philotas et d’autres, conspiration dont Quinte-Curce nous a conservé les détails, que les Macédoniens ne parlaient pas grec et que pour se faire comprendre on avait besoin d’un interprète.
Il est vrai que sous Archelaus (413 avant J. C.) des rapports politiques s’établirent entre la Macédoine et la Grèce, et que plus d’un jeune Macédonien alla compléter aux écoles d’Athènes les études qu’il avait faites en Macédoine sous des maîtres particuliers. Aristote fut de ce nombre. Mais nous voyons aussi que les Grecs ne les aimaient pas, et qu’à la mort d’Alexandre le Grand, Aristote dut lui-même se réfugier en Eubée où il mourut en 322 avant J. C.
Les premiers rois de Macédoine résidèrent à Egée (Edesse ou Vodina). Mais Philippe II trouva plus convenable de résider à Pella. De Caranus à Alexandre le Grand, Eusèbe compte 24 rois, Velleius Paterculus n’en compte que 17, et Justin 12.
Mais l’histoire n’a pas conservé la mémoire des événements accomplis sous le règne de la plupart d’entre eux.
Elle nous dit cependant que sous le règne d’Amyntas I, mort 500 avant J. C., la Macédoine fut envahie par les Perses et subit leur alliance, que Xerxes entraîna Alexandre I dans son expédition en Grèce (480), que Perdicas II s’allia aux Spartiates contre les Athéniens (423), que la cour d’Archelaus fut le refuge des Grecs persécutés dans leur pays, d’Euripide par exemple, et qu’ensuite les Lacédémoniens avec Brasidas, les Thébains avec Pélopidas accrurent par leurs interventions les discordes, dont la Macédoine était le théâtre.
Mais à l’avènement de Philippe II (359), les affaires de Macédoine prirent un autre aspect. Emmené à Thèbes par Pélopidas, Philippe trompe la vigilance de ses gardes et s’enfuit en Macédoine. Perdicas, son prédécesseur, ayant perdu la vie dans une bataille contre le vieux Bardylis, roi d’Illyrie, Philippe commence par venger sa mort et par assujétir à un tribut Agis, roi des Péoniens.
Plus tard on le verra porter successivement la guerre jusqu’au Bosphore et jusqu’au Danube. Mais ce qu’il veut tout d’abord, c’est de reprendre aux Grecs Amphipolis Potidée et les rivages qu’ils ont enlevés à la Macédoine. Démosthène s’étant vendu au roi des Perses, Philippe lui opposa Eschine, et pendant que ces deux orateurs amusaient les Grecs, Philippe leur forgeait des fers.
Deux fois les Grecs eurent recours à lui pour faire respecter les territoires consacrés à leur dieu Apollon, et chaque fois il accomplit sa mission de manière qu’après avoir vaincu les uns et les autres, il se trouva maître de la Grèce. Vainement alors les Athéniens et les Thébains prennent les armes. Philippe les écrase à Chéronée où, poltron non moins que bavard, Démosthène fut un des premiers à fuir (338).
S’apercevant alors que l’esprit grec a besoin d’une fiche de consolation, Philippe leur propose une expédition contre le roi de Perse, et les Grecs ne manquèrent pas de trouver admirable un projet qui achevait de ruiner leurs affaires.
Mais Philippe fut assassiné au milieu de ses préparatifs (336.)
Philippe mort, les Grecs se crurent libres. Mais les ruines de Thèbes où Alexandre n’épargna que la maison de Pindare leur prouvèrent bientôt qu’ils avaient seulement changé de maître. Bon gré mal gré, il leur fallut donc mettre à la disposition d’Alexandre ce qu’il exigea d’eux. Pour ce qui est d’Alexandre lui-même, vainqueur au Granique (334), vainqueur à Issus (333), vainqueur à Arbelles (331), il fausse ses conquêtes au nord jusqu’en Bactriane, au sud jusqu’aux Indes, et il vient mourir à Babylone (323) âgé de 32 ans.
Il suffit de jeter les yeux sur l’état des esprits en Grèce pour voir que ce peuple avait besoin d’un maître. Alexandre et Philippe ne lui avaient ôté que le droit municipal des guerres privées, et ils avaient remplacé l’état de guerres perpétuelles par un état d’ordre et de paix. C’était là un bienfait inappréciable. Mais ni Athéniens, ni Spartiates, ni Thébains ne le comprirent. Ils se révoltèrent donc à la mort d’Alexandre et si firent écraser par Antipator à Cranon (322). C’est alors que les deux grands boute-feux de la Grèce, Démosthène et Hypéride, se donnèrent la mort - Démosthène à Calaurie et Hypéride à Egine.
Quels éloges n’a-t-on pas fait, et de quels éloges ne comble-t-on pas les Grecs de ctte époque célèbre! Démosthène va nous dire lui-même ce qu’ils étaient et ce qu’ils valaient.
Au neuvième chapitre de sa troisième Philippique Démosthène disait lui-même aux Grecs du haut de la tribune:
“Jadis c’était une chose grave que d’être convaincu de corruption, et le coupable était puni avec la dernière rigueur, alors on ne pouvait acheter ni des orateurs ni des généraux les occasions favorables, alors on ne vendait ni la concorde qui doit régner entre les Grecs ni la défiance où ils doivent être des tyrans et des barbares. De nos jours, tout cela se vend comme à l’encan. On porte envie à celui qui reçoit, on ne fait que rire s’il avoue, on lui pardonne s’il est convaincu.” Et ailleurs au dixième chapitre, le mêmeorateur dit: “faut-il que nos reproches tombent sur vous seuls lorsque les autres Grecs ne sont pas dans de meilleures dispositions?”
Au quatorzième chapitre de sa quatrième Philippique, Démosthène jette encore ces mots à la face des Athéniens: “Toutes les fois que l’occasion d’agir s’est présentée vous avez été vendus, et au lieu de faire ensuite tomber le poids de votre colère sur ceux qui vous trahissent, vous n’avez pensé qu’à goûter les charmes du repos et de la mollesse.”
Alexandre étant mort, Antipator d’abord, Polysperchon ensuite gouvernent la Macédoine pour Arrhidée, son frère, et pour Argos, son fils posthume. Mais ensuite Cassandre s’empare du trône et met à mort la fameuse Olympiade.
C’est alors que la Macédoine passe tour à tour sous le joug d’un roi d’Epire, Pyrrhus, d’un roi de Thrace, Lysimaque, d’un prince Lagide, Ptolémée Cérannus, et de plusieurs chefs militaires: Maléagre, Antipater, Sosthénes jusqu’à ce qu’Antigone Gonatas s’empare d’une couronne
(278) que sa famille gardera jusqu’à la conquête romaine (169).
C’est sous Gonatas de 281 à 278 que, divisés en plusieurs corps, les Gaulois danubiens envahirent la Macédoine, la Grèce et la Thrace. En Grèce, ils pillèrent le temple de Delphes, en Macédoine ils pillèrent les tombeaux des rois, en Thrace, ils assiégèrent Byzance. Appelés ensuite de Thrace en Asie par Nicomède, roi de Bithynie, ils reçoivent en Phrygie pour prix des services rendus à Nicomède, la province de Galatie, province d’où plus tard nous verrons surgir l’empire Ottoman.

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Chapitre 5

Dynastie épirote
L’histoire de l’Epire ne nous est connue que par les auteurs grecs, c’est-à-dire par des étrangers. Il ne faut donc pas se fier à ce qu’ils racontent d’un pays qu’ils traitaient de barbare et dont ils ne connaissaient ni la langue ni les moeurs.
Cependant il paraît que, de bonne heure, la population albanaise forma deux principaux groupes: celui du nord avait Scodra (Scutari) pour centre et celui du sud Passaron. Ce n’était pas deux races différentes, mais comme on le voit encore aujourd’hui, deux groupes d’une même population, gouvernés par des dynasties différentes et pouvant avoir chacune leurs intérêts distincts.
Plutarque veut qu’après le Déluge, les Molosses et les Thesprotes aient eu pour roi un certain Phaeton (1525 avant J. C.), puis longtemps après (treizième siècle avant J. C.), un certain Néoptolème, dont les descendants auraient porté le nom commun de Pyrrhides ou d’Eacide, à peu près comme en Egypte ils se nommaient Pharaon et Brennus chez les Gaulois.
Théopompe de Chio, continuateur de Thucydide, avait fait l’histoire de l’Epire, mais son ouvrage est perdu. Cet auteur comptait en Epire quatorze peuples ou tribus différentes. Voici le nom des principales et celui des pays qu’elles paraissent y avoir occupés.
Les Hellopes à l’ouest du lac de Janina, les Perrhébes à l’est jusque vers Mezzovo et peut-être au-delà, au sud les Molosses, les Chaones entre la Voyoussa et la mer Adriatique, les Thesprotes le long de la mer depuis les monts Cérauniens jusqu’à Preveza, les Athamanes sur la rive gauche de l’Inachus où l’Arta, les Dolopes sur l’Aspropotamos dans l’Anovlachie, les Amphilociens au-dessous des Athamenes sur le golfe d’Arta.
Au nord, on voyait les Labéates tout autour de Scodra, les Hymaniens vers Antivari et Dulcigno, les Taulantiniens dans le Musaché, et à l’est de Dyrrachium, les Parthéniens vers Elbassan et Tyranna, les Dassarètes plus haut dans les montagnes, ayant pour villes principales Ochride (Lychnus) et Pellion (Bilichta), les Pénestes dans les Basses Dibres, ayant Uscana pour ville principale, et les Pirustes de Prisrend à Pristina.
Chacune des tribus albanaises avait indubitablement ses rois ou chefs ou gouverneurs particuliers. Mais les deux les plus célèbres de leurs dynasties et dont les autres paraissent avoir plus ou moins subi l’influence sont celles des Molosses en Epire et celles des Labéates en Illyrie.
La série la moins fabuleuse des rois Molosses ne compte que douze princes: Admète, Terrutas, Alcestas, Néoptolème, Arymbas, Alexandre I, Eacide, Alcestas II, Pyrrhus II, Néoptolème II, Alexandre II, Ptolémée, Pyrrhus III, Léodamie.
Admète (480-429) n’avait pas voulu secourir la Grèce envahie par les Perses, mais ensuite il accueilli Themistocle banni et persécuté par les Athéniens. L’histoire ne dit rien de Terrutas (429-395), non plus que d’Alcestas (395-361). Néoptolème eut deux enfants célèbres: Olympias, épouse de Philippe II et mère d’Alexandre le Grand, puis Alexandre le Molosse que bientôt nous verrons gouverner ce peuple.
Arymbas (L’Arybas) de Justin (liv. 7, ch. 3) dota l’Epire d’une législation nouvelle et, le premier de tous, jura de l’observer (361-342).
Frère d’Olympias et oncle d’Alexandre le Grand, Alexandre le Molosse fait la guerre en Italie contre les Brutiens, à l’heure même où son neveu la faisait aux Perses. Mais il fut moins heureux que son homonyme sans avoir moins de talents militaires. Vainqueur des Brutiens (Italie méridionale), il est vaincu par ses alliés et se noie dans l’Achérontia (324).
Les Romains avaient recherché son estime, et il avait fait avec eux un traité d’alliance.
Sous Eacide et Alcestas, Cassandre envahit l’Epire sous prétexte que les Epirotes avaient fourni des troupes à Olympias, mère d’Alexandre le Grand. Mais Alcestas aidé par les Acarnanes chasse les Macédoniens et affranchit l’Epire de la domination étrangère.
Pyrrhus avait été élevé par son parent Glaucias, roi des Taulantiens, et il ne monta sur le trône d’Epire qu’avec les troupes fournies par son beau-père, le roi d’Egypte. Certainement il avait beaucoup de courage et d’intrépidité. Mais pour être un général accompli, il lui aurait fallu moins d’inconstance, moins d’ambition et plus de déférence aux sages conseils de son maître Cinéas le Thessalien.
Les Tarentins qui déjà avaient engagé Alexandre dans une guerre contre les Brutiens l’engagèrent lui-même dans une autre guerre contre Rome. A vrai dire, il remporta sur les Romains une première victoire, mais la bataille avait été sanglante, et il perdit 13,000 hommes. Si une deuxième victoire devait me coûter autant, s’écria-t-il, je reviendrais en Epire sans soldats.
D’Italie il passe en Sicile, bat les Carthagénois, et dégage Siracuse. Mais il perd en revenant sa caisse militaire et une partie de sa flotte au détroit de Messine. “Que vous en semble du sénat?” lui dit Pyrrhus. “C’est une assemblée de rois,” répond le ministre. Cinéas étant allé de sa part proposer la paix au sénat romain, Les expéditions militaires de Pyrrhus en Italie paraissent lui avoir donné l’idée de jeter un pont entre Apollonie et Brindes. Toujours est-il revenu en Epire, il court en Macédoine et s’y fait proclamer roi. Puis il va se faire tuer à la prise d’Argos (272). Sa tête ayant été apportée à Antigone, Antigone la rend à Hellénius, qui la transporte en Epire. Les Epirotes l’ayant un jour qualifié d’aigle. Oui, assurément, j’en suis un, répond Pyrrhus, mais c’est par vous que je le suis devenu. On voulait chasser un homme qui avait médit de lui. Qu’il reste ici, dit Pyrrhus, de peur qu’il n’aille me diffamer ailleurs.
Au dire de Justin (liv. 25, ch. 5), tous les historiens conviennent qu’aucun roi ne fut comparable à Pyrrhus et que bien peu de princes ou même d’hommes illustres ont mené une vie plus pure, bien peu aussi par l’éclat de leur nom ont rendu plus célèbre un petit royaume.
Alexandre II voulut un moment imiter son père, il écrivit même les divres de tactique militaire qu’Arrien cite avec éloge, mais vaincu en Macédoine, il ne recouvra l’Epire qu’avec les secours des Acarnanes. Pyrrhus II mourut ensuite sans enfant et la couronne d’Epire tomba aux mains de sa soeur Léodamie.
Ne voulant pas être gouvernés par une femme, les Epirotes se soulevèrent et un misérable fut assassiner Léodamie dans un temple où elle avait cherché refuge.
A l’exemple et à l’instigation des Etoliens, les Epirotes se mirent en république et nommèrent un préteur ou magistrat annuel. Mais l’instabilité d’un gouvernement pareil devait leur coûter cher.
“Pour le moment,” dit Justin, “les dieux vengèrent ce crime par de longs malheurs et par une mortalité générale. Stérilité, famine, guerre civile, guerre étrangère, tout concourut à la ruine de la nation presque entière. Milon, l’assassin de Léodamie, livré à des excès de folie furieuse se déchira le corps avec le fer, avec les pierres, avec les dents et mourut au bout de douze jours.” (Justin, liv. 28, ch. 3).

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Chapitre 6

Dynastie labéate
Faute d’historiens, la dynastie des Labéates ou Scutarine nous est moins connue que celle des Epirotes. Il n’est cependant pas douteux qu’elle ne remonte à une aussi grandeantiquité que les plus anciennes de l’Albanie méridionale.
Mais il ne paraît pas que la dynastie Labéate ait primitivement gouverné toutes les tribus de la haute Albanie. Ce pays aura été lui-même partagé en diverses tribus gouvernées chacune par des chefs particuliers. Cependant le besoin de se défendre contre un ennemi commun a dû les forcer de bonne heure à grouper leurs forces et à les conserver unies.
Quel fut cet ennemi commun? La tradition n’en cite pas d’autre qu’une émigration gauloise à la même époque qu’il s’en fit une autre dans l’Italie septentrionale (588 avant J. C.).
On veut donc que des Gaulois conduits par Sigovèse ou par quelqu’autre chef aient trouvé l’Adriatique à l’heure même que d’autres s’établissaient à Milan, qu’ils aient vaincu les Liburnes, et qu’arrivés dans la haute Albanie, ils aient fondé unis aux habitants primitifs un empire considérable, dont Scodra aurait été la capitale. La chose est possible, mais le fait ne repose que sur une tradition respectable.
Toujours est-il qu’il nous faut descendre à 423 pour avoir du positif, autant du moins qu’on peut se fier aux Grecs. A cette époque l’histoire nous montre les Albanais ou Illyriens du nord unis aux Lyncestes ou Pélagoniens contre la Macédoine. Tous ensemble ils battent à Arnissa, près d’Ostrovo, les Grecs commandés par Brasidas et les Macédoniens gouvernés par Perdicas II.
Les Lyncestes, Illyriens, avaient alors pour roi Arribée, fils de Bromerus. Mais Thucydide ne dit pas quel était le roi des Illyriens (liv. 4, ch. 125). Cependant on peut croire que c’était le fameux Bardylis. Le règne de ce prince fut de soixante ans. Diodore paraît l’avoir décrit fort au long. Le fait est que souvent nous le trouvons en guerre avec les Macédoniens, notamment avec Perdicas II qu’il finit par tuer dans une bataille en 369.
Mais il fut tué lui-même ensuite par Philippe II qui profita de cette victoire pour transporter au-delà de Lychnide (Ochride) les frontières de la Macédoine.
Fils et successeur de Bardylis, Clitus, s’unit contre Alexandre le Grand avec Glaucias, roi des Taulantiens. Mais ils furent vaincus à Pellion (Bilichta) et fournirent au vainqueur un corps de troupes illyriens pour conquérir la Perse.
Alexandre mort, Perdicas, président du conseil impérial, s’attribue l’honneur et le droit de partager l’empire macédo-persan entre ses généraux. Or nous voyons que dans ce partage l’Illyrie échut à Philon (Justin 13, pag. 4). Evidemment un choix pareil ne pouvait prévaloir sur les droits acquis des princes indigènes. Aussi voyons-nous bientôt Glaucias braver Cassandre, et couvrir de sa protection le jeune Pyrrhus. Fils de Glaucias, Pleuvrat, nous semble être le premier roi d’Illyrie que mentionnent les auteurs romains. Appelé au secours des Midoniens, Pélasges d’Acarnanie, Agron, fils de Pleuvrat, leur envoya cent vaisseaux et dix mille Illyriens
Attaqués à l’improviste, les Etoliens furent battus et Midonie dégagée. En l’honneur de cette victoire indigne, Agron donna un repas à toute son armée. Mais s’étant, dit Polybe (liv. 2, ch. 1), donné au vin et d’autres plaisirs semblables, il y gagna une pleurésie qui le mit en peu de jours au tombeau.
Au lieu de réprimer la piraterie sur l’Adriatique, Teuta, son épouse et régente du royaume, paraît l’avoir favorisée, au moins répondit-elle aux ambassadeurs de Rome que: “ce n’était pas la coutume des rois illyriens de défendre à leurs sujets d’aller en course pour leur utilité particulière.” Une telle réponse choqua les ambassadeurs romains et ils répondirent que: “c’était là une coutume à réformer.”
Or, non seulement l’orgueil de Teuta fut choqué d’une telle réponse, mais elle fit encore assassiner les ambassadeurs et brûler vifs les commandants du vaisseau qui les avait amenés. Pour toute réponse le sénat de Rome envoya en Illyrie 20,000 légionnaires montés sur deux cents navires (230).
De Rhizon, où elle s’était enfuie, Teuta vaincue accordait tout. Mais le sénat ne voulut traiter qu’avec son fils, et il exigea non seulement un tribut et la cession d’une partie de l’Illyrie avec la promesse de ne pas mettre en mer au-delà de Lissus (Alessio) plus de deux navires désarmés, mais encore la tête des principaux conseillers de Teuta.
Avant cette époque, Rome n’avait pas eu de possessions véritables en Illyrie. Mais on voit que dès avant la première guerre punique, Apollonie avait recherché la protection de Rome. Car 264 ans avant J. C., deux sénateurs romains, Fabricius et Apronius, ayant insulté l’ambassadeur envoyé à Rome par Apollonie, le sénat les envoya comme deux criminels recevoir des Apolloniates eux-mêmes le châtiment qu’il plairait à leur ville. Mais pour tout châtiment Apollonie fit un bon accueil aux sénateurs romains et les renvoya comblés d’honnêtetés
C’est en 228 avant J. C. que les Romains avaient conquis et gardé en Illyrie un terrain considérable entre autres Apollonie, Dyrrachium et Lissus. Sept ans plus tard (221), ils durent occuper l’Istrie. C’est la piraterie qui nécessita cette nouvelle guerre. Mais la piraterie n’y cessa qu’après la prise de Nésartie, la mort du roi et la complète soumission du pays (177 avant J. C.)

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